Michel Reybier et Gérard Depardieu vendent leur pétrole cubain
Michel Reybier et Gérard Depardieu vendent leur pétrole cubain
Les Echos n° 18896 du 28 Avril 2003 • page 14Un début et une fin. La fin de l'aventure pétrolière pour Michel Reybier (ancien propriétaire des Jambons d'Aoste), Gérard Depardieu, Roger Zannier et quelques autres, et un nouvel essor pour une petite compagnie pétrolière qui monte : Maurel & Prom. Jean-François Hénin (gérant) et Frédéric Boulet (directeur général) de Maurel & Prom ont signé en fin de semaine dernière avec Michel Reybier, président du conseil d'administration de Peberinvest, un accord leur donnant une option d'achat sur les 66 % de Pebercan, que détient Peberinvest. Maurel & Prom, qui possède déjà 20 % de Pebercan, dispose d'un mois pour lever cette option et lancer alors une OPA sur le reste du capital.
Cette acquisition permettra à Maurel & Prom, surtout présent au Congo, de diversifier ses ressources en se dotant d'un « deuxième pied ». En outre, la « start-up pétrolière » de Jean-François Hénin devrait ainsi intégrer le club des petites compagnies pétrolières cotées, comme Cairn, Tullow Oil, Energy Africa ou Dana.
Un beau potentiel
Depuis de longs mois, ses dirigeants ne cachaient pas leur volonté de se renforcer à Cuba, l'un des moyens, selon eux, d'atteindre un objectif de production de 25.000 à 30.000 barils par jour, avec des réserves supérieures à 100 millions de barils (Mb) fin 2003. Pour l'heure, Maurel & Prom ne produit que 4.000 barils par jour au Congo et y disposerait de réserves prouvées d'environ 51 Mb.
Valorisé 95 millions de dollars, Pebercan, qui détient des permis sur cinq blocs au large de Cuba, extrait pour le moment 9.000 barils par jour à partir d'un seul bloc dont les réserves prouvées s'élèvent à 21 Mb. Un beau potentiel si l'on se souvient que Gérard Bourgoin, qui avait investi plus de 200 millions de francs en 1996 avec une poignée d'amis riches et célèbres, n'avait finalement fait jaillir de l'or noir qu'en 1999. « Le pétrole, c'est un peu comme le cinéma, où il y a un film sur sept qui marche, expliquait Gérard Depardieu en décembre 1996. Avec cette affaire, on peut gagner beaucoup ou tout perdre. » Finalement, après avoir failli perdre leur mise, le premier cercle d'aventuriers investisseurs, qui ont dû réinvestir en cours de route dans l'affaire, devrait réaliser une plus-value. Le cas de Gérard Bourgoin est à part : incapable de rembourser un prêt octroyé par son ami Michel Reybier, il avait alors dû lui céder ses parts en 2001. Il conserverait néanmoins aujourd'hui encore des stock-options.