Le conseiller du Premier ministre a été interpellé en compagnie d’une prostituée mineure Scandale à Matignon, le Monsieur commun

30 June 2004

France - Le conseiller du Premier ministre a été interpellé en compagnie d’une prostituée mineure Scandale à Matignon, le Monsieur communication de Raffarin démissionne

le 24 avril 2004 à 00h00

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a mis fin hier aux fonctions de son conseiller en communication Dominique Ambiel, qui lui a présenté sa démission après avoir été interpellé en compagnie d’une prostituée de 17 ans. Dominique Ambiel, 49 ans, sera jugé le 7 juin devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir « sollicité, accepté ou obtenu des relations de nature sexuelle de la part d’un mineur qui se livre à la prostitution », délit passible de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende au maximum, a-t-on appris de source judiciaire. Il est également poursuivi pour « outrage à personnes dépositaires de l’autorité publique », ayant apparemment adressé des propos assez vifs aux policiers qui l’ont interpellé. Cet ancien producteur de télévision était en poste à Matignon depuis mai 2002. Le Monde daté du 24 avril a révélé l’affaire hier matin. Peu après, dans un communiqué laconique, Matignon annonçait : « Le Premier ministre a mis fin aux fonctions de Dominique Ambiel, conseiller en communication, sur présentation de sa démission. » Le gouvernement et particulièrement le cabinet du ministre de la Justice Dominique Perben se sont refusés à tout commentaire. Le parquet de Paris a déclaré que le dossier avait été traité « comme pour tout citoyen ». C’est le procureur Yves Bot qui a décidé d’utiliser la procédure de convocation directe au tribunal, habituelle pour ce type de faits. Dominique Ambiel a été interpellé mardi vers 02h30 du matin dans le XVIIe arrondissement de Paris, alors qu’une prostituée roumaine de 17 ans se trouvait dans sa voiture, a confirmé le bureau du procureur. Un violent échange verbal l’a opposé aux policiers. Il leur aurait fait valoir son titre et aurait tenté de les intimider en leur demandant leurs numéros de matricule et en relevant le numéro de plaque d’immatriculation de leur voiture. Les policiers l’ont laissé partir pour emmener la jeune fille et l’interroger. Cette dernière leur a affirmé qu’elle avait eu avec Dominique Ambiel plusieurs rapports sexuels tarifés dans un hôtel les jours précédant l’interpellation. Le conseiller de Jean-Pierre Raffarin a été convoqué dans la journée de mardi, placé en garde à vue et confronté à la jeune prostituée. Il a démenti les accusations, livrant une version jugée toutefois « peu crédible » par les policiers. Selon lui, il faisait route vers Matignon pour récupérer un dossier important lorsque, arrêté à un feu rouge, la jeune femme s’est réfugiée dans sa voiture et lui a demandé de l’aide à la suite d’une bagarre avec d’autres prostituées. Il s’apprêtait à la déposer quelques centaines de mètres plus loin lorsque les policiers sont intervenus, a-t-il affirmé. Le 7 juin, Dominique Ambiel devra s’expliquer devant trois magistrats sur la base de la seule procédure policière, probablement en l’absence de la jeune Roumaine qui ne fait pas l’objet de poursuites mais d’un simple suivi social. Interrogé par Le Monde, il a parlé de « mensonge », de « diffamation », de « manipulation » et a rappelé que son départ de Matignon était déjà prévu. « Par égard pour le Premier ministre, j’ai décidé d’anticiper de quelques semaines mon départ prévu du cabinet afin de pouvoir m’exprimer en toute liberté sur les allégations malveillantes qui peuvent résulter de cet incident », a-t-il dit. Dominique Ambiel s’est d’ailleurs déclaré hier « abasourdi » et « atterré » par les accusations selon lesquelles il aurait eu recours aux services d’une prostituée de 17 ans. « Je vous le dis sur l’honneur : je n’ai jamais fréquenté de prostituées de ma vie, jamais ! Je suis atterré par des allégations aussi malveillantes. J’ai dit très exactement ce qui s’est passé ce soir-là et il ne s’agit en rien, en rien, de prostitution ». Inconnu du grand public, cet ex-responsable des Jeunes giscardiens s’est fait un nom dans le monde des médias en produisant entre 1987 et 2002 des émissions de télévision très populaires comme Fort-Boyard et Les aventuriers de Koh-Lanta. Une grande influence lui était prêtée à Matignon, où le Premier ministre s’appuyait sur ses conseils pour mettre au point ses célèbres formules et « vendre » ses projets à l’opinion. Les relations de Dominique Ambiel avec les médias se sont dégradées après ses interventions directes auprès de rédactions, auxquelles il reprochait les critiques adressées à Matignon à la suite de la canicule meurtrière de l’été 2003.

.