Enfants volés au Congo, adoptés en Belgique : une procédure au civil pour pointer les responsabilités de la chaîne d’adoption et du politique

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12 October 2024

Enfants volés au Congo, adoptés en Belgique : une procédure au civil pour pointer les responsabilités de la chaîne d’adoption et du politique

Photo d'illustration

© Getty Images - MoMo Productions

12 oct. 2024 à 17:01•Temps de lecture1 min

Condamnée jeudi à dix de prison par le tribunal correctionnel de Namur pour, notamment, enlèvement de mineurs, prise d’otages et escroquerie dans le cadre d’adoptions internationales entre la RDC et la Belgique, la Namuroise Juilenne Mpemba a bénéficié "de la part des fonctionnaires de la Communauté française, des responsables des organismes agréés d’adoption et de diverses personnalités d’une mansuétude coupable sans laquelle la prévenue n’aurait pu agir comme elle l’a fait ".

Ces phrases issues du jugement ne sont pas passées inaperçues, notamment auprès de Me Vincent Lurquin. L’avocat de trois familles biologiques congolaises a décidé d’introduire une procédure au civil afin que des décisions soient rendues sur " la responsabilité de toute la chaîne belge d’adoption et du politique".

Pour rappel, un non-lieu général avait été prononcé par la chambre des mises en accusation de Liège, en septembre 2022 mettant fin à l’inculpation de non-assistance à personne en danger à l’encontre entre autres du chef de cabinet de Rachid Madrane, ancien ministre de l’Aide à la jeunesse, du directeur de l’autorité communautaire de l’époque et des deux directrices de l’organisme d’adoption qui ont encadré toutes les démarches d’adoption.

"Il est temps que le politique prenne ses responsabilités"

C’est désormais au niveau civil que cette question de la responsabilité est posée.

"Il est temps que le politique prenne ses responsabilités dans cette affaire", a ajouté Me Lurquin qui précise que cette nouvelle action judiciaire se mènera en commun avec les familles adoptives.

Quant aux intentions des parents qu’il représente, au lendemain de la reconnaissance par le tribunal de l’enlèvement de leur enfant, il rappelle que "l’objectif des parents biologiques n’est pas de reprendre les enfants. On n’efface pas 8 ans. Aujourd’hui ce sont des adolescents qui ne parlent plus leur langue natale. L’objectif est donc de trouver une solution qui leur permettrait de construire un futur à deux familles et ce rapidement. On a assez attendu.", conclut-il.