Claire Gibault and international adoption

30 April 2008

"I will be absolutely stubborn and stubborn in my fight for international adoption"

Adoptive mother of two children, Claire Gibault (ALDE) has made child protection one of her priorities. Last February, the MP presented, alongside Jean-Marie Cavada (ALDE) and Maud de Boer-Buquicchio, Deputy Secretary General of the Council of Europe, a joint declaration on international adoption, which they believe should be encouraged. when there is no national solution.

Intercountry adoption is an issue close to your heart. What elements of your personal experience have influenced your positions on this subject?

I experience international adoption every day, and I feel compelled to defend a cause that seems essential to me for the protection of children. I adopted two children in Togo, which for me is a great success and a great joy. Our family also participates in interviews to show that international adoption is sometimes the solution that will allow children to live a normal life. In your opinion, the ban on international adoption by certain countries, such as Romania, does not meet its initial objectives of combating child trafficking. Why ?

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Claire Gibault et l'adoption internationale

30-04-2008

"Je serai absolument têtue et obstinée dans mon combat pour l'adoption internationale"

Mère adoptive de deux enfants, Claire Gibault (ADLE) a fait de la protection de l'enfance une de ses priorités. En février dernier, la députée présentait, aux côtés de Jean-Marie Cavada (ADLE) et Maud de Boer-Buquicchio, Secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe, une déclaration commune sur l'adoption internationale, qui selon eux devrait être encouragée lorsqu'il n'existe pas de solution nationale.

L'adoption internationale est une question qui vous tient à cœur. Quels sont les éléments de votre expérience personnelle qui ont influencé vos prises de positions à ce sujet ?

Je vis chaque jour l'adoption internationale, et je me sens tenue de défendre une cause qui me semble indispensable pour la protection de l'enfance. J'ai adopté deux enfants au Togo, ce qui est pour moi une grande réussite et une grande joie. Notre famille participe d'ailleurs à des interviews pour montrer que l'adoption internationale est parfois la solution qui permettra aux enfants de vivre une vie normale.

Selon vous, l’interdiction de l’adoption internationale par certains pays, comme la Roumanie, ne remplit pas ses objectifs initiaux de lutte contre le trafic d’enfants. Pourquoi ?

Je suis d'accord de lutter aux côtés d'autres députés contre les dérives de l'adoption. En effet, il faut lutter contre le trafic d'enfants, contre le trafic d'organes, contre la pédophilie sur internet... Mais, avec le Conseil de l'Europe - qui a fait faire des enquêtes - nous nous sommes rendu compte que l'interdiction de l'adoption internationale ne résolvait pas du tout ces autres problèmes. Au contraire, ils sont encore plus dissimulés, ils rapportent encore plus d'argent. C'est comme si on interdisait le mariage parce qu'il y a des mariages blancs.

Certes, il faut absolument lutter contre la corruption et le trafic, mais il ne faut pas que les enfants soient punis par les erreurs des adultes. Dans notre démarche, on pense avant tout à l'intérêt supérieur de l'enfant. Je maintiens que, même si nous sommes sensibles à la douleur de personnes qui sont en recherche d'enfants, il faut avant tout assurer une protection aux enfants qui sont orphelins ou abandonnés. C'est l'intérêt de l'enfant qui est supérieur et primordial.

Pourquoi l'adoption internationale ne peut, selon vous, être interdite, même sous prétexte de lutter contre d'autres dérives, telles que celles évoquées précédemment ?

Je pense aux enfants de Roumanie qui sont dans des orphelinats. Il existe encore des gens qui pensent qu'il est beaucoup moins traumatisant pour un enfant de rester de sa naissance à ses dix-huit ans dans un orphelinat plutôt que de partir à l'étranger dans une famille qui les aime, parce qu'ainsi il n'y a pas de déracinement. Je trouve cette théorie du déracinement insupportable. Ceux qui utilisent cet argument ne savent pas ce qui se passe dans les orphelinats et n'y ont pas vécu.

D'autre part, on sait qu'à leur majorité, ces enfants sont dans la rue. Quand on est adopté par une famille, c'est pour toute la vie. Les enfants sont accompagnés dans la construction de leur identité, dans tous les deuils, toutes les joies de la vie, et dans leur éducation, qui ne s'arrête pas à 18 ans.

Je pense donc que l'adoption doit être nationale d'abord. Puis, si on n'a pas trouvé de famille à l'intérieur de son propre pays, il ne faut pas se fermer à l'adoption internationale.

Dans la déclaration que vous avez signée avec Jean-Marie Cavada (ADLE) et Maud de Boer-Buquicchio, vous encouragez les Etats membres à rechercher des solutions ensemble. Quels avantages apporterait une solution au niveau européen ?

Il s'agit d'une recommandation, d'un désir de concertation, et un souhait surtout de sécuriser l'espace européen. Comme il existe un espace judiciaire européen - où l'on peut lutter contre le trafic et la corruption - il serait judicieux d'avoir un espace positif de protection de l'enfance, qui permettrait aux adoptions internationales à l'intérieur de l'Europe de se dérouler dans les meilleures conditions.

Chaque Etat membre est maître de sa politique en ce qui concerne l'adoption. Ce qui fait partie des compétences de l'Union européenne, c'est la protection de l'enfance. Nous essayons donc de mettre au point une méthode de coordination pour se donner confiance entre pays européens en ce qui concerne la rapidité des mesures à prendre pour avoir l'agrément pour adopter, pour que l'adoption se fasse le plus vite possible dans l'intérêt de l'enfant, pour qu'il y ait un suivi post-adoption, et que les enfants aient une identité à la naissance. En effet, dans certains pays, certains enfants sont camouflés dans les statistiques parce qu'ils n'ont pas d'état civil, par exemple. Je pense qu'entre pays européens, il faut se donner des garanties avant et après l'adoption pour qu'il y ait un suivi.

Le rapport sur l’adoption réalisé par Jean-Marie Colombani est très critique par rapport à l’adoption internationale en France. Il déplore une mauvaise organisation des procédures d’adoption et une procédure d’agrément trop peu sélective. Comment percevez-vous le plan d’action gouvernementale de deux ans qu'il propose ?

Je trouve le rapport de Jean-Marie Colombani excellent, et j'approuve les différentes mesures qu'il préconise. En effet, en France, il y a près de 3 000 agréments donnés, et près de 2000 enfants adoptés, donc il y a une disproportion. Il faudrait un système plus réaliste.

Par exemple, je suis d'accord qu'il faut penser à l'adoption simple dans certains cas. J'étais contre ce type d'adoption en général, parce que l'enfant adopté n'a pas le même statut que ses autres frères et sœurs (il peut être repris par sa famille biologique et ne bénéficie pas des conditions d'héritage, par exemple). Mais comme l'explique le rapport Colombani, les enfants qui ont encore une famille biologique, mais déchue de ses droits parentaux, pourraient être adoptés de façon simple. Ca donnerait la possibilité à ces enfants de grandir dans une famille, ce qui finalement serait une bonne solution.

Je trouve juste également d'imposer un écart d'âge de 45 ans maximum entre adoptants et adoptés. Car ce n'est pas tout à fait juste qu'un adoptant puisse avoir l'âge d'être un grand père quand il adopte un nouveau né.

Ce rapport est donc à mon avis absolument positif pour que la France se dote de méthodes efficaces et plus rapides en ce qui concerne la protection des enfants, qu'ils soient orphelins ou abandonnés. "

REF.: 20080423IPR27592

http://www.europarl.europa.eu/news/expert/infopress_page/047-27593-112-04-17-908-20080423IPR27592-21-04-2008-2008-false/default_fr.htm

I agree to fight alongside other deputies against the drifts of adoption. Indeed, we must fight against child trafficking, against organ trafficking, against pedophilia on the Internet ... But, with the Council of Europe - which had investigations carried out - we realized that banning intercountry adoption did not solve these other problems at all. On the contrary, they are even more hidden, they bring in even more money. It is as if we were forbidding marriage because there are sham marriages.

Of course, we absolutely must fight against corruption and trafficking, but children must not be punished by the mistakes of adults. In our approach, we think above all of the best interests of the child. I maintain that, while we are sensitive to the pain of those who are looking for children, we must first and foremost ensure protection for children who are orphaned or abandoned. It is the best interests of the child that is paramount. Why, in your opinion, cannot international adoption be prohibited, even under the pretext of combating other abuses, such as those mentioned above?

I am thinking of the children of Romania who are in orphanages. There are still people who think that it is much less traumatic for a child to stay from birth to eighteen in an orphanage than to go abroad to a loving family, because so there is no uprooting. I find this theory of uprooting unbearable. Those who use this argument do not know what goes on in orphanages and have not lived there. On the other hand, we know that when they come of age, these children are in the street. When you are adopted by a family, it is for life. Children are supported in the construction of their identity, in all the bereavements, all the joys of life, and in their education, which does not stop at 18 years old.

So I think the adoption must be national first. Then, if you have not found a family within your own country, you should not be closed to international adoption. In the declaration you signed with Jean-Marie Cavada (ALDE) and Maud de Boer-Buquicchio, you encourage member states to seek solutions together. What advantages would a solution bring at European level?

It is a recommendation, a desire for consultation, and above all a desire to secure the European space. As there is a European judicial area - where we can fight against trafficking and corruption - it would be wise to have a positive child protection area, which would allow international adoptions within Europe. to take place in the best conditions.

Each member state is the master of its own adoption policy. What is part of the competences of the European Union is the protection of children. We are therefore trying to develop a method of coordination to give each other confidence between European countries as regards the speed of the measures to be taken to obtain approval to adopt, so that the adoption takes place as quickly as possible in the best interests of the child, so that there is post-adoption follow-up, and that children have an identity at birth. Indeed, in some countries, some children are camouflaged in the statistics because they have no civil status, for example. I think that between European countries, we must give ourselves guarantees before and after adoption so that there is a follow-up.

The report on adoption produced by Jean-Marie Colombani is very critical of international adoption in France. He deplores the poor organization of adoption procedures and an insufficiently selective approval procedure. How do you view the two-year government action plan he is proposing? I find Jean-Marie Colombani's report excellent, and I approve of the various measures he recommends. In fact, in France, there are nearly 3,000 approvals given, and nearly 2,000 adopted children, so there is a disproportion. We need a more realistic system.

For example, I agree that you have to think about simple adoption in some cases. I was against this type of adoption in general, because the adopted child does not have the same status as his other siblings (he can be taken over by his biological family and does not benefit from the conditions of inheritance, for example). But as the Colombani report explains, children who still have a biological family, but deprived of their parental rights, could be adopted in a simple way. It would give these children the opportunity to grow up in a family, which ultimately would be a good solution. I also find it fair to impose an age gap of 45 years maximum between adopters and adoptees. Because it is not quite fair that an adopter can be of the age of

In my opinion, therefore, this report is absolutely positive for France to adopt effective and faster methods for the protection of children, whether they are orphans or abandoned. "

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